
L'autoroute est fermée. Il pleut maintenant. Nous sommes aux portes de Paris, il faut prendre le périph. Je reconnais la route, j'avance au radar, les filles dorment paisiblement, le Prince, qui a conduit des heures pendant que je luttais contre Morphée, s'est assoupi.
Dans deux heures maximum, les filles se réveilleront, le sourire aux lèvres, repues de sommeil. Il faudra cacher la fatigue, taire la tristesse, sécher les larmes, la vie continue.
J'ai arrêté de haïr en devenant maman, j'ai pardonné en donnant la vie, mais là, ça coince.
On ne reste pas un parent parfait aux yeux de son enfant toute la vie. En grandissant, l'enfant comprend que son père, sa mère sont des êtres faillibles et imparfaits. Mais leur amour est sensé rester inconditionnel.
Aujourd'hui, Papa, il ne me semble pas t'avoir donné une seule occasion de te décevoir à ce point, pour que tu me laisses là, telle une merde, face à une montagne d'injures. Je te savais lâche, mais pas si lâche.
Je suis triste pour demain, pour l'avenir.
3 commentaires:
Allez mémère, courage. Ta tristesse est justifiée, et je ne te dirai pas de te consoler. Faut vivre avec tous ces petits cailloux, comme dirait Gavalda; mais avant tout, regarde les deux petites têtes brunes d'en-dessous, elles valent toute l'énergie du monde.Bizzz caoutchouteuses!
Peut-être qu'il n'est pas nécessaire de taire la tristesse : elles peuvent, j'en suis sûre, entendre que maman est triste.
Je pense bien à toi,
Je te fais encore des câlins
Enregistrer un commentaire