samedi 24 janvier 2009

Le tourbillon

Cet hiver aime à nous rappeler que l'hiver est la saison de tous les dangers : après avoir connu le froid il y a quelques jours (- 22 °C dans mon coin), la neige qui s'est accrochée des jours et des jours, c'est au tour de la tempête, qui s'abat, fort heureusement, loin de nous cette fois-ci.

La tempête a toujours représenté une grosse crainte pour moi. Je me souviens de 1999 avec un pincement au coeur, tellement j'ai eu peur. Le ciel était bas, il faisait nuit en plein jour et par la fenêtre, le jour avait pris une couleur indéfinissable, entre gris et vert. Je revois des branches voler, les voitures tanguer, et je voulais que tout cela cesse, craignant de voir le toit de notre maison s'envoler, ou un arbre de la forêt toute proche nous atterrir dessus.

Lorsque la tempête est moins virulente, j'aime être chez moi, sentir la chaleur du foyer, compter les miens pour m'assurer que tous sont à l'abri, et écouter le bruit de la pluie et du vent qui cognent les fenêtres. J'aime l'idée que la maisonnée est un peu coincée, pour un temps indéterminé, avec un spectacle naturel à disposition.

La tempête, elle opère aussi dans la vie. Certains, certaines, en ont traversé, des tempêtes cette dernière année, s'armant de courage pour vaincre une maladie terrible, acceptant la douleur, l'isolement, s'accrochant au moindre résultat de bilan sanguin, regardant leur cheveux tomber, leur corps se décharner, avec un seul espoir : se relever.

Il faut croire que certaines tempêtes dévastent tout, rasent des rues, des villages, réduisent des milliers de souvenirs à néant, mais permettent à des familles de continuer, malgré tout, à se serrer très fort les uns contre les autres, et de reconstruire, une fois les larmes séchées, un abri, un foyer, et de se souvenir, ensemble.

Et puis, il faut accepter que d'autres tempêtes sont plus fortes, et vous écrasent une dernière fois, alors que vous vous remettiez à peine debout de la rafale précédente, vous projetant dans une réalité sans nom, vous assénant la mort comme unique récompense à votre courage, à votre combat, à votre ténacité. Il est des familles qui attendaient le soleil depuis des mois, et qui attendront encore longtemps.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je crois toujours que je me relèverais de toutes les tempêtes et je touche du bois, jusqu'à présent c'est bon...
beau texte pas drôle mais tellement vrai...
bises