mercredi 29 août 2007

Le manque

Mémère Cendrillon a choisi le beurre, l'argent du beurre, et en plus, le sourire de la crémière. En gros, la mémère est gourmande. Elle bosse temps plein pour gagner des sous, partir en vacances et avoir sa voiture, et cerise sur le gateau, son indépendance. Elle travaille aussi pour avoir une vie sociale riche et intense, de rencontres et d'échanges, mais surtout pour cogiter sur d'autres problèmes que le ménage ou la liste des courses, qui ont vite fait de me filer des angoisses existentielles.

Mémère Cendrillon a voulu des enfants et les a eus. Ses nénettes sont belles, intelligentes et drôles, cela va de soi. Dans l'absolu, mémère aimerait être aux côtés de ses filles, leur apprendre tout ce que je voudrais qu'elles apprennent, leur préparer tous les jours à manger et colorier chaque tortue, chaque vache, chaque fermier avec elles, mais ce n'est pas envisageable, je ne tiendrais jamais le coup, le reste me manquerait trop.
Pourtant, les voir 1 heure le matin, et 2 heures le soir ne me suffit pas. J'ai l'impression de passer à côté de pleins de moments, trop souvent.

C'est pourquoi, lorsque MM2 m'appelle en pleurnichant à 4H47 du matin, je n'ai aucun mal à aller la chercher et la rendormir contre moi. C'est pourquoi il m'arrive, malgré la fatigue accumulée des mois durant, de savourer ces longues minutes, dans un demi-sommeil, à lui caresser la tête, les cheveux, et lui dire, lui redire, et lui redire encore combien je l'aime.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Comme je te comprends... j'ai l'impression de voler des minutes au temps quand je suis en retard le matin ou quand je pars 10 minutes plus tôt le soir pour en avoir 10 de plus avec ma fille... mais ça ne me déplairait pas de bosser moins quand même...
carole