mercredi 15 août 2007

Salade pourrie

Je roule. Depuis des heures. Il fait nuit. Je crois qu'il pleut, mais la fatigue occulte ma vue déjà trouble. Je dois rester éveillée. Ma tête est si lourde, comme serrée dans un étau. J'ai encore du mal à y croire, je ne parviens pas à mettre de l'ordre dans mes idées. Dès que j'essaie d'y penser, les larmes coulent et troublent ma vue un peu plus. Passer Paris avant 6 heures du matin, il le faut. Je m'arrêterais bien, mais cela ne servirait pas à grand chose. Je ne peux pas dormir, je sens bien que l'adrénaline dégagée quelques heures auparavant est toujours présente, bloquant les hormones du sommeil.

L'autoroute est fermée. Il pleut maintenant. Nous sommes aux portes de Paris, il faut prendre le périph. Je reconnais la route, j'avance au radar, les filles dorment paisiblement, le Prince, qui a conduit des heures pendant que je luttais contre Morphée, s'est assoupi.

Dans deux heures maximum, les filles se réveilleront, le sourire aux lèvres, repues de sommeil. Il faudra cacher la fatigue, taire la tristesse, sécher les larmes, la vie continue.

J'ai arrêté de haïr en devenant maman, j'ai pardonné en donnant la vie, mais là, ça coince.

On ne reste pas un parent parfait aux yeux de son enfant toute la vie. En grandissant, l'enfant comprend que son père, sa mère sont des êtres faillibles et imparfaits. Mais leur amour est sensé rester inconditionnel.

Aujourd'hui, Papa, il ne me semble pas t'avoir donné une seule occasion de te décevoir à ce point, pour que tu me laisses là, telle une merde, face à une montagne d'injures. Je te savais lâche, mais pas si lâche.

Je suis triste pour demain, pour l'avenir.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Allez mémère, courage. Ta tristesse est justifiée, et je ne te dirai pas de te consoler. Faut vivre avec tous ces petits cailloux, comme dirait Gavalda; mais avant tout, regarde les deux petites têtes brunes d'en-dessous, elles valent toute l'énergie du monde.Bizzz caoutchouteuses!

Madame Poppins a dit…

Peut-être qu'il n'est pas nécessaire de taire la tristesse : elles peuvent, j'en suis sûre, entendre que maman est triste.

Je pense bien à toi,

Anonyme a dit…

Je te fais encore des câlins