Il manquait l'esprit de Noël, tant et si bien que souvent, je me couchais en pleurant, me demandant pourquoi tant d'enfants attendaient Noël avec tant d'impatience. Je me couchais, le nez reniflant et les joues mouillées de larmes, m'endormant en rêvant que le miracle se produise pendant la nuit.
Le miracle de Noël, il est apparu il y a 3 ans.
MM1 devait pointer le bout de son nez vers le 29 décembre. Mais une césarienne fut finalement programmée le 15, 2 semaines plus tôt. La veille de mon entrée à l'hôpital, le Prince et moi sommes allés choisir un arbre que nous avons aussitôt planté dans notre jardin, symbole de vie, de la nature qui nous avait cruellement lâchée dans notre vie de parents "en attente de l'être".
Plusieurs fois, je m'étais demandée si nous allions mettre un sapin, sachant que nous allions passer Noël juste à 3, pour cause de grosse envie d'apprendre à se connaître et à trouver nos marques, juste entre nous. J'avais très envie de décorer la maison, mais l'énergie me manquait cruellement. Le Prince ne trouvait pas l'idée judicieuse et le sujet fut clos, d'autres aventures nous attendaient.
La naissance de MM1 fut loin d'être une partie de plaisir et les premiers jours qui ont suivi ont vite tourné au cauchemar, entre un allaitement qui démarrait très mal, une pitchoune qui perdait du poids sans en reprendre, entre dix contradictions entendues sur un après-midi, 18 visites à gérer et une côte froissée qui rendait ma respiration très douloureuse.
Je désirais ardemment rentrer à la maison, et en même temps, je redoutais le face-à-face terrifiant avec mes premières angoisses de mère face à un nourrisson pour lequel j'aurais donné ma vie... Le 22 décembre, ce fut chose faite, je rentrais. Il faisait très froid, ce jour-là, et dans la voiture, je me souviens de mon vertige face à tant de clarté, à la peur d'avoir un accident de voiture, à l'angoisse de ne savoir que faire si mon bébé se mettait à pleurer. Cette nouvelle vie me flanquait une trouille bleue, et je ne savais si j'allais être à la hauteur. La chute hormonale en a rajouté une large couche et Mémère s'est transformée en une vraie usine à larmes, pour un oui, pour un non.
Nous sommes arrivés à la maison et le Prince s'est dépêché d'aller ouvrir la porte et de déposer les premiers bagages. Il est revenu m'aider à sortir notre fille de la voiture et à trois, nous sommes entrés dans notre maison, que le Prince avait décorée d'un sapin et d'une guirlande lumineuse.
Les mots me manquaient tant la surprise était immense, tant la chaleur dégagée par ce tableau réchauffait mon coeur torturé par l'angoisse, appaisait mon esprit embué.
Nous n'avions rien prévu pour Noël cette année-là. Notre cadeau, nous le tenions dans nos bras, nous étions bien, enfin parents.
Depuis ce Noël, j'ai séché mes larmes, les hormones se sont calmées.
Depuis ce Noël, j'aime Noël.
Hier soir, les cadeaux étaient au pied du sapin, MM1 et MM2 les prenaient en main, MM2 voulait les ouvrir, MM1 le lui interdisait mais ne se privait pas de commenter les paquets "ça, je crois que c'est un DVD, mais on peut pas l'ouvrir, hein !"
Les voir si complices, à genoux devant le sapin, ce fut mon plus beau cadeau.
Je vous souhaite un très bon Noël, chers lecteurs...
4 commentaires:
Je suis fatiguée, tu m'as mis les larmes aux yeux... au moment de l'ouverture des portes et du sapin! On se retrouve dans nos émotions de Noël... Bon cette année ça n'a pas du tout été ce que j'attendais car Nina est tombée malade comme jamais mais vivement Noël prochain!! Bises
Alors très très bon Noël à toute ta petite famille, même si je fais ça en retard...!
Quel merveilleux souvenir...
Je viens moi aussi de vivre mon premier merveilleux Noël, avec une petite Jade très heureuse de rencontrer le Père Noel, très heureuse d'attendre ses cadeaux et de profiter des couleurs et des lumières de Noël... et là, sous mes yeux attendris, la magie de Noël a opéré. J'ai compris pourquoi "tout ce foin".
gros bisous a toi, ton prince et tes deux merveilleuses courgettes! :)
J'ai connu les Noëls qui n'en éraient pas, j'ai connu l'enfant qui ne venait pas, j'ai connu l'annonce faite à Noël du petit paquet que j'ai tenu dans les bras 9 mois plus tard...il y a 18 ans...
Maintenant j'ai appris tant de choses..;et la moindre n'est pas celle-ci : c'est tous les jours Noël quand on a décidé de mettre la lumière dans ses yeux.
Et puis t'as pas bientôt fini de mettre les larmes dans les miens ? Quand c'est pas Ingrid c'est l'enfant!Amble
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