lundi 15 septembre 2008

Le Diable s'habille en Chocolat !

Il m'arrive, de temps en temps, au boulot, de recevoir des pralines. Des bonnes, des moins bonnes, et parfois, des très bonnes.

La vie est ainsi faite que moi qui ne peux médicalement pas manger de sucre suis une fan de sucre et que mes collègues, qui pourraient avaler d'un coup d'un seul un ballotin entier sans craindre aucune autre foudre que celles d'une balance capricieuse et de mauvais poil, ne sont que très moyennement intéressées par le chocolat.

Diantre ! Quelle injustice !

Vous ne croyez pas si bien dire…
Je pourrais ignorer ce présent, et le déposer à table, le midi, afin d'en faire profiter tout un chacun. Je pourrais enfermer le petit paquet plein de subtiles mélanges cacaotés, et l'oublier. Je pourrais le ramener à la maison, et l'offrir au Prince, qui serait ravi de piocher quelques chocolats de renommée tout en pianotant sur le clavier.

Mais non. Impossible de résister. Impossible de laisser le paquet emballé si joliment sans y faire honneur. Et une fois le paquet entamé, impossible de le refermer. Ben oui, me diriez-vous, c'est toujours pareil avec du chocolat, c'est bien connu !

Sauf que les tablettes de chocolat, c'est toujours le même chocolat, et donc, on risque (je dis bien "risquer", parce que c'est pas vrai pour tout le monde) de s'en lasser. Mais les pralines, c'est … la surprise.

Et je me surprends à craquer allègrement, oubliant sciemment que cet abus me coûtera très cher en terme de bien-être et de santé, mais je m'en contrefous. Praline après praline, je savoure cet effet de surprise sans cesse renouvelé, et je m'arrête dans mes pensées, dans cette course effrénée aux objectifs, je me calle sur ma chaise, je fixe mon écran, et je voyage au pays des saveurs.

Si je savais dessiner, je me fendrais bien de l'ange et du diable au-dessus de ma tête, chacun dans leur phylactère, à s'engueuler. L'un tenterait vainement de me rappeler à la raison, l'autre m'encouragerait dans cette débauche sucrée, douce et apaisante. Moi, je ferais juste la sourde oreille, je les regarderais se battre et sans culpabiliser, je continuerais à me lécher les doigts de ce chocolat qui commence à fondre gentiment.

Le paquet de 250 grammes se vide peu à peu, bien que trop vite à mon goût. Et lorsqu'une praline entamée se révèle merveilleuse, je pense déjà à la suivante du même acabit. Et si la suivante ne rencontre pas toutes mes attentes, je replonge dans le paquet en chercher une autre, convaincue qu'elle sera meilleure et fera passer le goût moins savoureux de la précédente.

Puis, soudain, telle l'élève qui sort de sa torpeur en entendant la cloche d'école qui sonne le début de la récréation, je me réveille, et referme vite le paquet, honteuse qu'on puisse penser que "j'aie mangé tout ça à moi toute seule". Je le cache et tente de l'oublier. Je repars dans mon hyperactivité relative, je recommence à bouger pour me concentrer, et dois reprendre ma quête vers cet équilibre précaire entre le sucré qui m'endort et le tourbillon qui m'engloutit.

Les deux pieds dans le sol, bien ancrés, je respire un grand coup et prends conscience de cette respiration, je la fais passer dans mon dos, et rapidement, je demande pardon à ce corps qui n'a pas mérité mes excès.

Mais dieu que c'est bon.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh oui que c'est bon! Je te comprends trop malgré cette interdiction qui plane sur toi... mais une fois de temps en temps est si grave?
En tout cas, quand la boite est ouverte, c'est le début de la fin!

Anonyme a dit…

"je demande pardon à mon corps".

C'est beau.

ALlez, un peu de douceur dans un mon de brutes. Tu le regetteras un petit peu, peut être, mais si tu mesures le regret avec ce doux moment de plaisir... Que reste t il?

Gros bisous ma belle!!! et mMMMMM tu me fais envie avec tes pralines... (des belges en plus mes préférées!!!)

Anonyme a dit…

Rhaaalalalalaaa...
Ce n'est pas juste, effectivement :-(