lundi 22 septembre 2008

Ouiiiiiinnnnnn

Des fois, parfois même souvent, Mémère, elle en a ras-le-bol.
Ras la casquette.
Ras les miches.

Elle a la tête prise dans un étau, fatiguée de se casser les neurones à gérer des situations qui demandent non pas une solution technique, mais qui découlent d'un effort de communication intense, d'une écoute attentive, d'une réponse réfléchie, donnée avec tact, mais aussi avec empathie.

Quand une de mes stagiaires s'est effondrée sur sa chaise en pleurant à chaudes larmes, j'ai déconnecté quelques secondes, j'avais pas envie d'intervenir, j'avais juste envie qu'elle disparaisse, elle et ses sanglots bruyants. J'ai inspiré profondément, calmement, et je me demande encore où j'ai trouvé l'énergie pour gérer une femme d'une cinquantaine d'années qui s'écroule littéralement devant moi.

C'est rare que j'aie à ce point envie de démissionner d'une situation. Envie de me dire "non, je bouge pas, je dis rien, je fais comme si j'avais pas vu". Mais cela fait partie de mon métier de gérer cette détresse, de la recevoir, même si je ne fais pas partie des gens qui tendent les bras pour l'accueillir. C'est tombé sur moi.

J'aurais voulu, cet après-midi, être électricien, ou maçon. Casser des murs pour y planquer des fils et refermer des murs, ou bien les construire et pouvoir dire quantitativement ce que j'ai fait de mes deux mains aujourd'hui. J'aurais aimé être jardinière aujourd'hui, et regarder ce soir tous ces arbres que j'aurais plantés, j'aurais aimé être chef et de façonner des plats. Faire un métier où la relation à autrui est minimalisée, faire un métier où je puisse me concentrer sur une tâche à accomplir, une tâche mesurable.

Il y a une chose qui me permette de tenir, d'évacuer ce stress, de vider cette tête pleine de mots, de réflexions, qui me permette aussi de fermer des portes derrières lesquelles se battent des centaines de visages, c'est peindre.

Hein, quoi, comment ? MémèreCendrillon est une artiste ?
Doucement, doucement...

Je ne vous ai jamais dit que quand je m'applique à dessiner un chat, MM1 trouve mon lapin très moche ? Alors, il n'est pas encore né celui qui me verra devant un chevalet, à créer des personnages et des paysages rouges, verts et bleus. Je peins des murs, moi, au rouleau, et au gros pinceau, même que je tire la langue quand je dois m'appliquer pour ne pas dépasser sur le plafond...

Ça, ça me défoule. Ça me rappelle combien j'avance, et puis, pendant ce temps-là, je suis seule avec la Mémère, ça papote à l'intérieur, ça vagabonde côté chocolat, ça glisse côté vanille. Personne pour chialer sa mère, sa soeur ou son chat, per-sonne !

Et vous, vous faites comment pour vous vider la tête ?

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon tu vas rire... mais l'année dernière avec la classe très difficile que j'avais la seule chose qui me faisait vraiment du bien c'était de regarder l'épisode de la "petite maison dans la prairie" du jour que j'avais enregistré... Ca me faisait, rire, pleurer et me déstressait bien...
Tu as le droit de rire.

Anonyme a dit…

Ben moi je fais de la patisserie (et c'est les autres qui en profitent le plus)

philippine a dit…

Une bonne course à pied dans les bois en symbiose avec Dame Nature et ses animaux comme unique présence! Ou alors, un grand plongeon dans un roman captivant ou encore ... une visite chez ma psy, ... comme défouloir, y a pas mieux!
Courage ;), phil

Anonyme a dit…

N'importe quelle activité qui occupe les mains et demande de rester un minimum concentrée sur ce qu'on fait... le repassage (alors que d'habitude, c'est la femme de ménage qui le fait), la cuisine, le bricolage (hé oui, la peinture aussi...! ;-) ), le jardinage, la broderie... après c'est vrai, on se sent mieux d'avoir évité de penser et en plus, on a réalisé un truc... sentiment d'accomplissement très agréable.
Au début de votre message, j'ai cru que la situation décrite s'appliquait à votre foyer, entre des enfants et un mari exigeants en attention... je transpose partout ma propre situation... (soupir)

Anonyme a dit…

Quand je sors du boulot c'est à dire quand j'ai passé les escaliers, je suis déjà ailleurs, ma tête est déjà chez moi avec mes chéris... Mais sinon un film, un livre et aussi le ménage à fond, un truc qui vide bien la tête!
Mais dis donc vous changez de couleurs souvent alors?!!
Bises

Anonyme a dit…

Traînasser sur vos blogs... regarder les épisodes genre Grey's Anatomy (paske la petite maison dans la prairie, je les ai tous vus et en plus ça me fait pleurer !), aller au ciné, traîner les boutiques (en restant raisonnable, mais juste voir ce qui se fait), marcher dans la rue au soleil...
Glan-douil-ler !!!

Anonyme a dit…

Je rêve: moi aussi je les ai tous vu mais c'est pas grave. Je regarde aussi Grey's anatomy ceci dit...
Le sport aussi c'est pas mal

Mémère Cendrillon a dit…

Ange-étrange, non, je ne ris pas, je n'ose même pas imaginer ce qu'il me faudrait regarder à la télé pour récupérer d'une classe de 20 marmots ou plus...

Barbaraaaaaa, moi aussi, j'aime me défouler en cuisine, mais les gâteaux, j'aime trop et c'est vachement risqué ! :-)

Philippine, je reconnais bien là ton côté nature. Le bouquin, oui, je devrais y penser plus souvent.

Lola, la situation décrite aurait pu se passer à la maison, mais cette fois-là, par chance, c'était au boulot. Disons qu'à la maison, je l'accepte mieux...

Carole, moi aussi, j'arrive à tourner rapidement la page. A peine dans ma voiture, je zappe. Mais l'accumulation parfois fait que même si on n'y pense plus, mes épaules s'en rappellent...

Je rêve, je rêve de glandouille absolue moi aussi. La vraie glandouille, celle où on ne se lave qu'à 20 heures, mouhahahahaaaaa trop bon.

Merci, et des bises