vendredi 13 février 2009

De la théorie à la chance

En théorie, je me réveille à l’heure le matin. Pour m’en assurer, pas moins de 5 réveils sont programmés pour nous sortir de la douceur de la nuit.

En théorie, j’écoute la radio le matin, et mon oreille toute endormie arrive toutefois à sélectionner la météo et les infos. Ainsi, je rattrape mon retard de la veille, vu que jamais je ne parviens à suivre un journal, puisque ceux-ci ont toujours lieu au moment de la sacro-sainte histoire du soir et des multiples allées et venues pipi – sirop – mal aux zoreilles, maman et compagnie.

En théorie, mon tout petit village isolé est un bon baromètre des conditions hivernales, puisque dès qu’on en sort, on trouve que finalement, ce n’est pas si terrible qu’il en avait l’air.

En théorie, je serais bien capable de me rendre au boulot « les yeux fermés » tellement je connais la route, ses aspérités, ses tournants.

En théorie, je sais exactement ce qu’il faut faire, lorsqu’on perd le contrôle de son véhicule sur la route, ne pas freiner, ne pas donner de brusques coups de volant, ne pas paniquer.

Mais en pratique… je me suis levée en retard ce matin-là, et toute affairée à tenter de le rattraper, je n’ai pas prêté attention à la météo qui annonçait pourtant du verglas et qui invitait les usagers de la route à la plus grande prudence. Mon petit village retiré n’a pas joué son rôle de baromètre comme à l’accoutumée, la toute fine couche de givre de mon pare-brise ne m’a même pas mis la puce à l’oreille.

Je n’ai pas vu la plaque de verglas, mais j’ai instantanément compris ce qui allait se passer. J’ai perdu le contrôle du véhicule, et incapable de penser à quoique ce soit d’intelligent, j’ai « joué du volant », freiné comme une malade, et hurlé comme une folle.

La voiture a tourné 5 fois, comme un patineur sur la glace, comme font mes filles lorsqu’elles veulent me montrer que leurs robes « tournent » ou « dansent ». Dix secondes qui m’ont paru une éternité. Et enfin elle a calé, à moins d’un demi-mètre de la rambarde de sécurité qui sépare la route du … vide.

En pleine heure de pointe, je n’ai heurté aucune autre voiture et cela n’est nullement dû à mes talents de conductrice mais relève du seul fait du hasard. Comme si une force téléguidait ma voiture et m’avait évité le pire.

Rien. Je n’ai rien. La voiture non plus. Personne n’a rien et c’est juste un miracle. Juste que le stress occasionné me ravage de douleurs, comme si j’avais été rouée de coups.

Tout ça pour être à l’heure.
La course, toujours la course.
Et l’hiver qui n’en finit pas.
On se croirait au Canada.
Enfin, presque.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

"Juste que le stress occasionné me ravage de douleurs, comme si j’avais été rouée de coups" --> il paraît que le drame imaginé (en cas d'accident évité de justesse par exemple) provoque dans notre petite tête les mêmes dégâts que le drame vécu, notre cerveau faisant assez peu de différence entre l'imaginaire et le réel... j'ai entendu parler de ça en formation sur la gestion du stress, et franchement, le pouvoir de l'esprit sur le physique ainsi illustré m'avait impressionnée.

En tout cas, heureusement qu'il ne s'est 'rien' passé. Et je te souhaite de ne pas en faire de cauchemars... et de déculpabiliser par rapport au quotidien pour ne penser qu'à ce qui compte...
De temps à autre, comme ça, on est remis en face de ses priorités... parce qu'on se rappelle que la vie est courte.
Profite, Cendrillon...
(Désolée d'avance si ça paraît pseudo-philosophe, ce n'est pas le but... je suis seulement dans un de ces moments, parce qu'un de mes proches est mourrant).

Anonyme a dit…

Tu as eu beaucoup de chance et comme on dit plus de peur que de mal même si la peur peut rester un bon moment...

Anonyme a dit…

Comment veux tu qu'il t'arrive quelque chose un vendredi 13 ;o) !!!
sans rire, punaise quel stress de bon matin !!
de gros bisous champi

Anonyme a dit…

Oh la la quelle angoisse et un grand OUF de soulagement... je connais ce genre de stress post trauma et même si tout va bien c'est violent "ce qui aurait pu..."
En tout cas je ne connais pas grand monde capable de ne pas paniquer, freiner et tout le toutim dans ce genre de situation...
Bises

Mémère Cendrillon a dit…

Grosse frayeur en effet, et grosse remise en question, comme toujours... pour en revenir aux mêmes constatations, malheureusement.
Arf, oui, Lola, tu as raison, la vie est courte.

Des bises !