dimanche 3 mai 2009

Miss compliss

Souvent, elles se disputent, elles se tirent les cheveux, se frappent, et parfois même, elles se mordent.

Il arrive que MM1 hurle son sentiment d'injustice qu'elle aurait préféré un frère, ou une soeur qu'on aurait prénommée autrement, ou pire, qu'elle aurait voulu rester enfant unique.

MM2 sait se montrer très agressive envers sa soeur, et n'hésite pas à imposer ses choix, sa force et sa rapidité d'action. Elle en est jalouse aussi, surtout lorsque MM1 se blottit dans mes bras.

Mais il arrive aussi des effusions de tendresse, où les 2 miss-courgettes, déguisées en princesses, dansent dans les bras l'une de l'autre, où elles jouent à se pousser dans la pousette pour poupée en faisant des allers-retours dans la cuisine, où on retrouve MM2 blottie contre sa soeur au fond du lit, parce qu'elle a vu un monstre, où la grande maquille la petite (et où la petite finit par se peinturlurer les joues avec du ... vernis à ongles), où elles s'aident mutuellement pour arriver ensemble au but, où, où, où ... les exemples sont nombreux où cette complicité est une grande source d'émotion.

Récemment, leur complicité a pris une tournure nettement moins réjouissante, pour moi du moins. Nous étions dans un centre commercial, un samedi, heure de grande affluence. Je sais : n'importe quelle mère sensée aurait évité soigneusement d'emmener deux enfants faire du shopping, mais je continue de penser que c'est un apprentissage comme un autre, et puis, plus platement, si je dois les caser pour faire mes courses, autant dire qu'on crèverait vite la dalle, vu que le peu d'occasions que nous avons de les confier, les 2 en même temps.

Bref. Samedi, centre commercial, Mémère seule avec ses courgettes : MM1 la sage, l'obéissante, l'intello, et MM2, la sauvage, le clown, l'indomptable. Dans ce duo, ce jour-là, c'est MM2 qui a gagné, en inventant un jeu extra-drôle : taper les fesses de leur mère en criant "t'as des grosses fesses-euh, t'as des grosses fesses-euh", le tout en se bidonnant à en se taper le cul par terre.

Plus j'essayais d'intercepter leurs petites mains, plus elles se marraient, plus je feintais l'ignorance, plus elles criaient fort, plus je tentais de détourner leur attention, plus elles focalisaient sur mes fesses.

Arf. Ils se marraient bien, les gens. Ils me regardaient, sans pitité, à se demander quelle drôle d'éducation je leur donnais là, et p'têt même en se disant que la vérité sort de la bouche des enfants.

Autant dire que mes courses ont été abrégées et pendant que je les sermonais dans la voiture, MM2 cherchait la main de sa soeur, complices jusqu'au bout. Certes, j'étais de mauvais poil, mais l'idée même que se tissaient à cet instant précis des liens que je désirais plus forts que tout m'a permis de me rendre le sourire...

4 commentaires:

Carole a dit…

Et oui, on s'énerve parfois mais difficile de ne pas sourire aussi!
heureusement que la tendresse et la complicité sont là et je leur souhaite que ça dure toujours!

2L a dit…

Terrible !
je les aurais drôlement sermonnées une fois dans la voiture parce que quand même, ça ne m'aurait pas plû, même (surtout) complices !!

Dnadryad a dit…

la complicité dans l'ânerie... la plus forte !!!

Kamila a dit…

Alors ça, ça me parle ! J'ai également 2 minettes, certainement plus jeunes qaue les tiennes puisqu'elles ont 2 et 4 ans, mais c'est déjà le cirque ! Le coup des courses, où tu as pensé qu'elles tissaient leur complicité à tes dépends, et que tu l'acceptais... Hou ! Cela dit, c'est pas faux... Je connais des familles où frères et soeurs se déchirent, je ferais presque n'importe quoi pour qu'elles restent soudées !
C'est bien la vie, telle que tu la décris !
@+ !