dimanche 26 avril 2009

Entre peur et colère...

A 6 ans tout juste, je partais en colonie de vacances pour la première fois : 15 jours toute seule, et j'en étais ravie. Tant et si bien que lorsque je vis mes parents débarquer au bout d'une semaine afin de passer un dimanche avec moi, je me suis mise à pleurer de déception.

Dès que je le pouvais, je me régalais de découcher. Aussi, à chaque conflit, à chaque dispute, je rêvais de partir. Bien souvent, je me suis imaginée partir un peu à l'aventure, avec pour mission de me retrouver d'autres parents. Mieux, je rêvais que je retrouvais mes vrais parents, ayant probablement été adoptée, pour me sentir si étrangère au sein de ma famille.

Mais je n'ai jamais fugué. Je n'ai jamais osé découcher sans prévenir. Mais dans ma tête, qu'est-ce que j'ai voyagé ... toujours pour partir.

Entre l'école des MM et la maison, il y a une place de village, soit 50 mètres au grand maximum. MM2 qui pourtant, adooore l'école, a vu ma voiture passer et très naturellement, est sortie de l'école pour rentrer à la maison. 

Pourtant la cour était surveillée. Mais personne ne l'a vue. Elle a eu le chic de m'appeler très fort, et n'ayant fermé la porte de rue, je l'ai entendue depuis la cuisine.

Une voix d'enfant qui crie maman. Une voix que je me distingue pas vraiment, mais un signal m'empêche de continuer de ne penser à rien. Je cours, j'ouvre grand la porte, c'est bien la voix de ma petite fille, c'est bien moi qu'elle appelle. Je la distingue bien, elle n'est pas derrière la grille, elle est sur le trottoir, prête à traverser la rue, prête à traverser la place et prête à courir dans mes bras.

C'est moi qui cours vers elle. Je ne cesse de lui parler, de lui dire de ne pas bouger, que j'arrive. Elle est sortie seule de l'école, à 2 ans 1/2 et personne n'a rien vu.

Mon coeur balançait entre l'envie de la remercier de n'avoir pas traversé, de lui hurler dessus pour être sortie de l'école alors qu'elle sait qu'elle ne peut pas, et l'envie d'étriper la dame occupée à régler un conflit de balle de foot.

J'ai dû me battre toute la soirée contre des images terribles d'accident, et ai passé une nuit parsemée de cauchemars.

La grille de l'école était fermée vendredi. Faut-il en arriver à penser au pire pour qu'un geste aussi simple, aussi élémentaire, aussi évident soit posé ? 

3 commentaires:

Carole a dit…

J'imagine aussi... rétrospectivement c'est toujours l'horreur...
c'est vrai que si la grille était fermée...
c'est comme l'histoire de l'homme qui est rentré dans l'école en pleine matinée...

2L a dit…

ouaouh.
ouch.

Dnadryad a dit…

Aaaaaaaaah, le coup de flippe...