dimanche 29 juillet 2007

Visite chez le pharmacien

Il y a quelques temps, lorsqu'en bonne Mémère organisée, je me suis rendue à la pharmacie afin de préparer « la trousse de vacances » comprenant crèmes solaires et après-soleil, pansements, désinfectants, paracétamol et autres suppositoires miracles pour enfants toujours malades en vacances, j'ai eu l'occasion d'assister à une scène qui m'a fait réaliser, une fois de plus, la chance que j'ai.

Une dame d'une soixantaine d'années, toute menue, aux traits fatigués et aux expressions ridées, avait visiblement beaucoup de mal à comprendre pourquoi le médicament qu'elle donnait à son fils depuis des années n'était soudain plus remboursé de la même manière.

Le fils de cette dame se trouvait justement à ses côtés : la trentaine, grand, très grand, ce qui contrastait étrangement avec sa petitesse à elle. Ce fils était visiblement handicapé mental. Et cette femme, toute menue, cette femme, si courageuse, lui tenait le bras, pour qu'il n'aille pas déranger les présentoirs de crèmes et lotions. Elle le rappelait à l'ordre, en essayant de comprendre ce que lui expliquait le pharmacien.

Je faisais la même chose qu'elle avec MissMonde1, je lui demandais de ne pas toucher, lui expliquant le pourquoi du comment, et répondais à sa suite de « pourquoi » avec amusement, sans quitter cette mère des yeux.

Et la tristesse m'a envahi. Parce que moi, même si je suis souvent agacée de répéter cent fois la même chose, je sais qu'au fond, je participe activement à faire de mes enfants des adultes autonomes, responsables et respectueux, chose à laquelle cette femme avait certainement dû renoncer.

Je ne connais pas l'histoire de cette femme, de cet enfant devenu grand autrement, de cette grossesse et de cette naissance. Je peux cependant imaginer la douleur d'un diagnostic de handicap sur un foetus et la difficulté de prendre une décision raisonnée et raisonnable dans un moment pareil. Et je peux aussi imaginer la terrible injustice d'un diagnostic posé sur un enfant âgé de quelques mois.

C'est dans ces instants-là que je les regarde, mes filles, et que je mesure pleinement ma chance. Quant à cette femme, j'aurais aimé lui faire part de toute mon admiration.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Faut parfois pas regarder très loin pour trouver des coeurs courageux... et des bonnes leçons de vie.

J'espère qu'à cette heure tu humes l'iode à pleines narines, emmitouflée dans un gros pull!

Bisous ma belle et aux Miss (et au Prince, s'il a été charmant pendant le voyage!).