Comme la plupart des gens au volant, j'ai l'habitude de commenter la conduite de mon voisin de bande de droite, du camion à gauche, des motards, bref, même seule dans la voiture, je me surprends à parler, à commenter, à souvent jurer, pire, faire des gestes, jamais grossiers, mais qui témoignent souvent de mon énervement, de mon agacement ou de ma rage face à ce que je considère "un comportement dangereux" sur la route.
Aujourd'hui sur l'autoroute, revenant de la mer du Nord avec les miss (toujours malades) à l'arrière, je me suis surprise à dépasser avec une très très large aisance une Porsche. Comme je ne m'intéresse absolument pas aux voitures qui n'ont pas la prétention de me ramener d'un magasin Ikéa où j'aurais passé quelques heures avec comme seul achat sur ma liste des nouveaux coussins pour le canapé, sans compter les inombrables achats connexes absolument pas prévus et ô combien absolument incontournables, je n'ai pas du tout fait attention à ladite voiture de course.
Sauf qu'une fois derrière moi, j'ai reconnu la voiture en question. Et en bonne mémère au volant, me voilà à me questionner sur le fait assez décalé de conduire une voiture qui a la réputation d'être rapide à la manière d'un "papy chapeau..."
Papy chapeau veut-il peut-être admirer le magnifique paysage des Flandres occidentales ? Des kilomètres de champs peuplés de quelques vaches broutant sous la pluie, de temps en temps une ferme, ou une entreprise, et ça ou là, un club d'éoliennes se tenant la main.
A moins que Papy chapeau n'ait prêté son joujou à Mamy chapeau, et que celle-ci n'ait pas trouvé la 5e vitesse ?
Ou encore, Papy chapeau s'endort au volant. Non, impossible, la voiture tient la distance, reste bien en dessous de la limitation de vitesse, mais avance à vitesse constante, malgré tout.
Je suis tentée de ralentir et d'attendre la Porsche afin de satisfaire ma curiosité, mais je suis pressée de rentrer et de passer Bruxelles avant les heures de pointe, alors je continue, en souriant, trouvant tout con d'acheter une voiture si chère pour ne même pas en profiter.
C'est que j'aime la route, j'aime conduire, j'aime aussi avancer, prudemment.
Quelques vingt kilomètres plus tard, me voici à mon tour dépassée par la Porsche ! Je la voyais remonter la bande de gauche, à une vitesse nettement plus soutenue que précédemment. La voici à ma hauteur, qui me dépasse enfin, et bêtement, je souris à l'idée de "rencontrer" Papy chapeau et madame...
Alooors ?
Papy chapeau voyageait non pas avec sa dulcinée, mais avec un autre Papy chapeau, tous deux ne devaient pas avoir 30 ans, avaient tout du look "jeune cadre dynamique". Ils ont filé telle l'étoile dans la campagne flamande, devant mes yeux amusés de mon voyage mental au pays des clichés.
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