lundi 1 octobre 2007

Contre moi

Ca fait bientôt vingt heures que je suis debout, vingt heures à tenir debout, à imaginer en silence le doux moment où je pourrai enfin me glisser sous les draps et m'abandonner à Morphée.

Mais là, tu t'es réveillée. Machinalement, je t'ai collée contre mon sein, geste archaïque d'une mère pour calmer son enfant. Tu es brûlante. Je n'ai pas besoin d'un thermomètre, j'imagine que tu dois avoir passé la barre des 39. Tu gémis, tu pleures, et moi, dans la pénombre de la chambre où nous dormons tous, je te berce d'un mouvement aussi inné que le fait de respirer.

Je suis pourtant mal installée, sur le bord du lit. Au bout de quelques minutes, mes muscles s'engourdissent, et deviennent tout endoloris. Ma main sur ton flanc est parsemée de picotements, mes épaules sont douloureuses, mes yeux se ferment, mon esprit essaie de rester concentré dans le silence de la nuit. Je continue de te bercer, inlassablement.

Je sais que malgré la douleur que je devine dans ton petit corps, tu vas te rendormir. Ca prendra du temps, mais à force de bercements légers et ininterrompus, le sommeil te gagnera. Mais quand ? Les minutes semblent longues, très longues. Il me suffit de penser à demain, à la journée qui nous attend pour verser une petite larme d'épuisement. Je voudrais tant récupérer quelques heures. Mais je sais plus que tout qu'un enfant malade a besoin des bras de sa mère. Je sais qu'un enfant fatigué par la lutte intérieure contre les virus et microbes a besoin de son foyer pour guérir et des genoux de sa mère pour pleurer.

Alors j'attends. J'attends que tu te rendormes paisiblement, pour 30 minutes ou 1 heure, et je sais que je ne dormirai que d'un oeil, et d'une oreille, l'autre sera à l'affût de ta respiration, de tes gémissements, de tes pleurs. Et je recommencerai, à te bercer, à te câliner, à te murmurer combien je partage cette douleur qui t'empêche de dormir.

Au petit matin, les yeux brillants de fièvre, tu parviens encore à sourire, à rire, à jouer, et moi, je regarde le fond de ma tasse de café, me demandant s'il faut rire ou pleurer.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

courage ma belle. Je suis avec toi de tout mon coeur. Et gros bisous aux princesses.
Demain est un autre jour.

Khalam

philippine a dit…

Je compatis. Prise d'une envie irrésistible de ranger, nettoyer, organiser les monticules de bordel accumulés depuis des semaines, je décide également de prendre congé la semaine et oh! joie!!! la pupuce très en forme le WE s'est choppé un virus au sortir de la crèche le lundi soir, voilà, résultat : que dalle ! bordel intégral dans la maison... qui restera vu que j'ai repris le chemin du boulot!
Courage,
philippine

Mémère Cendrillon a dit…

Merci les filles. Je prends vos bisous compatissants, ça fait du bien.

Anonyme a dit…

comme une impression de déjà vécu... c'est très émouvant...
carole
http://nipette.over-blog.com

Mémère Cendrillon a dit…

Merci Carole et bienvenue par ici.