Pendant tout un temps, j'ai fait mes courses sur Internet, cela me faisait gagner un temps précieux, mais cela me posait un problème de taille, une frustration sans borne, celle du choix justement.
Oui, je suis une femme compliquée, et je l'assume. Je déteste me trouver devant un rayon entier de marques de café différentes, mais j'aime prendre le temps de choisir mes tomates, ma salade et lire les étiquettes des produits que j'achète.
Je me suis donc rabattue sur un petit supermarché de campagne, 7 allées et une boucherie, du frais tous les jours, les courses faites en moins d'une heure, emballées et payées. L'avantage est certain, mais il demeure toutefois un inconvénient : celui d'être reconnue.
Parce qu'avec les 2 poulettes, je suis célèbre au supermarché du coin. Les 7 vendeuses nous reconnaissent, ne tarissent point d'éloges sur les filles (Mon dieu, madame, elles ont encoooore grandi, vos filles ! Elles vous ressemblent, c'est incroyable ! Et les nuits, ça va mieux ?, et j'en passe...), mais surtout, elles se marrent bien !
MM2 assise dans le caddie, c'est plutôt rock 'n roll : elle montre un talent tout particulier pour agripper les courses déjà dans le caddie, et ce en exécutant un tourner-plonger à faire hurler la mère que je suis "mais MM2, ça suffit tes bêtises ?" (je vous livre la version "soft", il va s'en dire que je dois me retenir pour ne pas sortir les gros mots qui instinctivement me viennent à la bouche). Du coup, il n'est pas rare de me voir ramasser une demi-douzaine de boîtes de thé en pestant contre ma cadette.
Tout cela ne serait rien si MM1 restait sagement à mes côtés, mais ce serait sans compter sur la bouchère qui est devenue, au fil du temps, la grande copine de ma fille. Ainsi, il est courant d'entendre MM1 crier à travers le rayon, "suis là, maman, je veux du boudiiiiiiiinnnnnnn". Oui, la bouchère donne systématiquement un morceau de boudin à MM1 qui s'empresse de l'avaler comme si elle n'avait rien à manger à la maison, avec l'air triste que le festin soit de si courte durée. L'affaire m'oblige évidemment à prendre ne serait-ce que 2 tranches de jambon, histoire de maintenir les relations commerciales entre ladite bouchère et ma fille.
Il reste néanmoins 2 situations quelque peu gênantes : la première, c'est lorsque MM1 décrète qu'elle veut monter dans le caddie alors que celui-ci est rempli aux trois-quarts, et que je lui dis non. La deuxième, c'est lorsque le gérant du supermarché a la merveilleuse idée de mettre en tête de rayon des articles de l'héroïne de ma fille et qu'elle m'en réclame la panoplie complète.
C'est alors que je passe à la caisse avec MM1 la figure remplie de larmes malgré le morceau de boudin avalé avec délectation et MM2 qui, solidaire de sa soeur, l'accompagne dans sa rébellion "t'es pas ma copiiiiine". C'est à cet instant terrible de solitude que la caissière compatissante trouve toujours un petit mot de réconfort à mon égard, moi, maman à qui il arrive de dire "non-je-tiens-bon" à mes filles adorées.
2 commentaires:
dure l'épreuve du supermarché mais les courses sur internet ça me frustre aussi parce qu'il n'y a pas tout... donc c'est juste pour commander le lourd...
ce que je redoute, c'est l'arrivée aux caisses parce que là il y a les bonbons (ben voyons, c'est la meilleure place!) et qu'il va falloir refuser et expliquer pour la centième fois que c'est pas l'heure des bonbons, qu'il y en a la maison etc... grrrr, ceux qui font les rayons ne pensent pas à nous pauvres mères se faisant passer pour des "méchantes" à refuser les bonbons tant convoités...
Aaaaah Carole, les caisses, toute une histoire, en effet, ça fera l'objet d'un prochain épisode, ça !!!
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