samedi 22 décembre 2007

Ingrid

Quand elle les a quitté, ils n'étaient que des enfants, ils jouaient aux Playmobils, aux Barbies, et se chamaillaient comme tous les frères et soeurs du monde. Et même si ces enfants savaient que leur mère était une personnalité politique qui avait choisi de se battre contre la corruption de son pays, ils ne devaient pas, du haut de leur âge, bien comprendre de quoi il en retournait, ni imaginer, qu'un jour, ils devraient se battre, à leur tour, pour sa libération, sa vie, son souffle.

Ingrid,
Six lettres pour le combat
Combat pour la liberté
Liberté rendue à ton peuple
Peuple derrière toi aujourd'hui

Ingrid,
Six lettres pour la survie
Survie physique dans une jungle de brutes,
Survie mentale dans l'isolement complet

Ingrid,
La flamme qui a fait de toi cette femme qui a osé les regarder dans les yeux
La flamme qui a fait de ta vie une lutte de chaque instant pour un monde plus juste
La flamme qui a fait de toi une mère par 3 fois

Ingrid,
Cette flamme
Garde-la en veille
Encore un peu
Le temps qu'enfin
Tu sois devenue une priorité politique

Ingrid,
Ce 6e Noël que tu passeras à te consummer lentement
Ce sera le dernier
Il faut le croire, le dire, l'espérer
Pour que prenne fin ta vie d'otage
Pour que prenne fin cette petite mort

Il le faut.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

J'espère avec toi et ton magnifique poème...
En attendant, je te souhaite de passer un super joyeux Noël avec ton prince et tes princesses! Bisous

Anonyme a dit…

oui, il le faut...

Mr et Mme Poulets a dit…

Très touchante attention..

Passez de bonnes fêtes.

philippine a dit…

Je quitte à l'instant une lettre intégrale d'Ingrid adressée à sa "petite maman". Après ça, je suis soufflée par tant de courage et de grandeur. Ton poème, lui aussi, devrait parvenir aux instances politiques de ce monde, pour qu'en effet, cette fois, soit entendue la voix de cette maman de trois enfants, et pour qui doucement la mort apparaît comme une option douce... Il est grand temps de réagir avant qu'il ne soit trop tard. Délicate attention comme le souligne poulette plus haut. Bises mouillées cette fois, phil

Mémère Cendrillon a dit…

je vous lis, hein, mais j'ai du mal à vous répondre. C'est sans doute qu'il n'y a rien de plus à dire, si ce n'est qu'il est temps.

Phil, j'ai vu cette lettre aussi.