jeudi 8 mai 2008

Soleil, lunettes et patience

Enfin le retour du beau temps ! Enfin le soleil, le jardin, les grandes ballades, les visites à la plaine de jeux, l'envie d'acheter une petite piscine pour se rafraichir, et permettre aux miss d'y plonger leur arrosoir en plastique et ainsi m'aider à humidifier les dernières plantations.

Avec le retour du soleil, obligation pour les filles de se tartiner de crème solaire, de mettre un chapeau et des lunettes de soleil.

L'année dernière, MM2 avait des lunettes de bébé, mais n'était jamais exposée en plein soleil, les lunettes lui servant plus d'anneau de dentition que de protection (si j'avais su, d'ailleurs…).

Les lunettes de MM1 devenant un brin "justes", il était temps de les remplacer. Mardi soir, direction l'opticien.

"On va où, maman ?" me demande MM1.
"Acheter des lunettes de soleil, doudoune"
"Des lunettes de soleil ? Pour quoi faire ?"
"Tu as vu que le beau temps était enfin revenu ? Et bien, le soleil brûle la peau si on ne la protège pas et brûle aussi les yeux si on ne met pas de lunettes de soleil"

J'ai un peu stressé en voyant que nous n'étions pas les seuls à nous décider un mardi soir à venir rendre visite à l'opticien, mais c'était sans compter sur la sympathie des gens qui nous ont gentiment laissé passer devant eux.

J'ai donc assis les miss sur le comptoir, et en bonne mère organisée (toujours un brin indigne, mais c'est une autre histoire), j'ai directement demandé les modèles que j'avais choisis pour mes pépettes, mes critères étant doubles, d'une part la qualité des verres, et d'autre part, la solidité, mieux, la flexibilité des branches. Car bien entendu, les lunettes ont pour mission de durer au moins un été, un vrai, pas un été de 3 semaines comme les mauvaises langues diront des étés belges.

A peine MM2 a-t-elle vu les lunettes qu'elle s'est mise à réaliser un exercice périlleux, à savoir secouer vivement la tête de droite à gauche dans un signe de protestation évidente et secouer les jambes de bas en haut avec la même véhémence. Hors de question de lui approcher la monture du visage. Les gros sanglots ont alors suivi, pire que si elle était tombée du comptoir et s'était ouvert le crâne.

J'ai donc reposé les lunettes de la petite et me suis tournée vers la grande. A peine ai-je approché la monture du visage de MM1 que pareil, elle s'est mise à hurler qu'elle ne voulait pas de lunettes, caca, beurk. Le vendeur a alors tenté une petite blagounette toute gentille qui a eu don d'exaspérer un peu plus, et la fille, et la mère.

"M'enfin, MM1, arrête ton cinéma s'il te plaît, nous venons acheter des lunettes de soleil, tu en as déjà mis des lunettes de soleil, qu'est-ce qui t'arrive ?"
"Je veux des roses"

C'était dit. L'une en avait peur, l'autre en voulait bien, mais des roses.

"OK, chérie, mais avant de choisir la couleur, on va choisir le modèle, OK, voir si elles tiennent bien sur ton nez et tout et tout."

"Naaaaaannnnnnn, elles sont moches, elles sont très moches, tout caca beurk, je les déteste, et le môssieur, il est pas gentil…"
"Ecoute, MM1, tu cesses immédiatement tes caprices, les lunettes roses, j'ai dit OK, mais tu restes polie et demandes pardon au Monsieur. Tu en profites pour arrêter de pleurer et laisser faire maman qui essaye 3 montures sur ton visage, OK ?"

Parce qu'évidemment, les lunettes roses n'étaient pas de stock, il a fallu les commander, et impossible pour MM1 de comprendre cela.

Nous étions pas loin de 10 personnes dans le magasin.
Un vrai cirque.
Ca chuchotait dans tous les coins :
"Bouhhh, elle cède, moi, avec des gosses pareils, pas de lunettes !"
"Elle ne mérite pas ça, la pauvre, hein !"
"Mon dieu, je ne pourrais plus !"

Pendant ce temps, MM2 mâchouillait la paire qu'elle avait refusé d'essayer, et s'amusait à lancer les autres paires derrière le comptoir.

Ma patience avait atteint ses limites. J'ai branché le mode "on se grouille, on se casse d'ici vite fait", et en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, MM2 avait ses lunettes sur son nez, et le modèle pour MM1 était choisi, le coloris commandé, le tout payé.

Je n'ai même pas compris que le vendeur me disait au revoir, tellement mes filles pleuraient, vexées de s'être vu imposé l'essayage d'une paire de lunettes.

Le pire, c'est que j'ignore encore comment le Prince s'y est pris pour que depuis hier, MM2 se promène toute la journée, ses lunettes le nez, sans broncher, sans même y toucher, toute fière de sa dégaine.

Mais, sincèrement, si j'avais su, j'aurais attendu, et je serais passée en dernier lieu, afin de préserver mon anonymat !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Alors là je compatis... ces grands moments de bonheur, non, de fierté maternelle !
C'est fou ce qu'il fait chaud tout à coup dans ces moments-là tu ne trouves pas ? ;-)
Miss Next

Anonyme a dit…

Ouuuuuuh que je n'aurais pas voulu être à ta place !!!