jeudi 14 août 2008

Les chiens et les chats

Imaginez un instant Mémère Cendrillon dénigrant ostensiblement la règle neumber ouane de l'entreprise, à savoir "production/rentabilité/chiffre", en s'encombrant d'une miss de trois ans et demi au bureau.

Sachant qu'il est vain de tenter de cacher une petite fille d'un mètre pendant 1 heure le matin et 1 heure l'après-midi, en attendant le début du stage et juste après le stage, dans un bâtiment où le passage est plus qu'incessant, Mémère a pris les devants, en annonçant la couleur à son chef, lequel comprit fort bien la demande, tout en insistant sur le côté discrétion de l'intrusion d'un enfant dans le service public belge.

Au secours.

Tout devait admirablement bien se passer, puisque Mémère, ultra prévoyante, avait prévu les marqueurs, du découpage, des collages, à boire et à manger. Les consignes étaient plutôt claires, à savoir, on évite de crier à tue-tête dans les couloirs, on chuchote pour dire "maman, je dois faire caca", on est polie etc.

MM1 dans la voiture "Et bien moi, je vais être très sage au bureau de maman, je vais découper, coller, dessiner, et je ne peux pas crier, et surtout, je dois bien être polie, parce que je suis une princesse, hein oui ?"

On est arrivées et on a croisé les collègues.
Oooooh bonjour MM1 ! Que tu es jolie, blablabla.
Rrrrrrrrrummmmppppfffff fut le seul son à sortir du fond de sa gorge, traduisant là un très distinct "casse-toi, tu pues !"
Et vas-y que ça insiste.
Tu dis pas bonjour ? Tu sais, c'est pas beau les petites filles qui disent pas bonjour.
Rrrrrrrrrummmmppppfffff again.
Je suis maudite.

Demain ça ira mieux. Ca doit aller mieux. Il y va de mon honneur, de ma réputation, hum.

Le lendemain, dans la voiture, je l'écoute et je ris jaune. Je ne lui ai plus rien dit, consciente que les mots magiques étaient devenus un moyen de pression énorme. Gnagna, je suis une princesse super polie, je vais pas faire ma timide, même que je vais dire bonjour à tout le monde, mais je vais pas faire un bisou.

Tu rêves, la bise, beurk. Ma fille est un monstre de tendresse.

On croise les premiers collègues et comme la veille, le rugissement de derrière la luette. On prend l'ascenceur et là, on croise la chef, celle qui avait demandé discrétion et compagnie :

Oooooooh mais voilà une bien jolie petite fille ! Tu me fais un bisou ?
Pas quesssssssssssstion ! lui a-t-elle répondu tout de go, sans bonjour, ni merci, ni au revoir.
Et la chef de conclure : les chiens ne font pas des chats.

Imaginez donc Mémère Cendrillon à 7h59, sortant de l'ascenceur et se dirigeant vers son bureau, livide, limite honteuse et étonnée de l'applomb d'une gamine d'à peine 1 mètre...

*soupir* Je le plains, son premier chéri ...

3 commentaires:

philippine a dit…

Son premier chéri? D'ici là, j'imagine qu'elle aura craqué pour un bisou ou l'autre !
N'empêche, je ne sais pas si on peut parler de chien et chat, mais en tout cas, elle a l'air de te ressembler tant par les traits que par son tempérament, alors, là oui, c'est un vrai et un bien trempé !!!

Bisous à vous deux !

Anonyme a dit…

et tu as réussi à suivre le stage sans angoisse après ?

Anonyme a dit…

et bien moi j'en ai marre des gens qui réclament des bisous à des enfants! c'est vrai quoi, pourquoi les petits devraient faire des bisous à n'importe qui alors que nous mêmes nous ne le ferions pas?! Ta chef n'a aucune psychologie en tout cas... Je ne forcerais jamais ma fille à embrasser quelqu'un (sauf moi ;-))))
Bisous