dimanche 28 septembre 2008

Lettre à MM1

Ma poulinette d'amour,

Lorsque je pense à ce blog, à cet endroit virtuel qui accueille mes mots, c'est ton visage qui se dessine dans ma tête. Toi, ma petite fille qui grandit si vite, toi qui intellectualises tellement la vie, je pense que tu comprendrais bien cette idée du blog, si seulement je prenais la peine de t'en parler.

Je te regarde noircir des feuilles de papier d'étranges ondulations et m'interroge. Tu devines mes pensées dans mon regard et m'expliques alors que tu "fais des listes". Bientôt, tu m'écriras des mots, ceux que tu me lances au détour d'une franche rigolade ou d'une engueulade, des mots forts, ceux qui nous laissent pantois, tellement ils marquent : "maman, je suis très inquiète, j'ai besoin d'un câlin"; des mots qui font que la colère s'évanouit instantanément.

Ma fille, tu es dans les hauteurs, tu voles dans les esprits, tu cherches sans cesse le pourquoi, le comment, et anticipes déjà les conséquences. Ton papa et moi, on a beau essayer de te garder sur Terre, tu décolles sans cesse.

J'aime te regarder grandir avec d'autres enfants, je souris de te voir rigoureuse en amitié, entière et fidèle. J'aime te voir partager avec gaieté, j'aime t'entendre inventer des histoires abracadabrantes dont je retrouve des bribes de notre vie de tous les jours, j'adore sentir le poids de ton corps sur le mien, lové dans mes bras, ma bouche caressant tes cheveux, ton front, ta joue.

Tu as changé notre vie, tu portes certes notre attente d'enfant, tu portes malgré toi ce poids de l'anxiété de cette grossesse, mais tu sauras en faire ta force, je n'en ai pas le moindre doute. Tu marches avec ta tête mais tu grandis avec ton coeur, la voie qui s'ouvre devant toi me remplit de confiance et de sérénité.

Et lorsque nous avons visité le tout petit cimetière du village, et que tu m'as posé dix mille questions, tu as adoré me dire de manière profonde et spontanée que quand je serai morte, tu viendras fleurir ma tombe tous les jours, pour me dire que tu m'aimes et que tu penses très fort à moi. A moi maintenant de faire en sorte qu'on puisse tout se dire afin que tu puisses oublier ma tombe et me garder auprès de toi, dans ta tête, dans ton coeur, et que ces fleurs soient en pensées, en nous, pour nous, entre nous.

Je t'aime.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Comment ne pas être émue devant ces mots d'amour qui sont aussi les miens...
C'est tellement fort ce qui se passe avec son enfant, même en mots je ne peux le traduire aussi bien que je le vis...
Bises

Anonyme a dit…

C'est très très beau.
Gros bisou à toutes les 2...

Anonyme a dit…

c'est vraiment magnifique ma Titoum!!!
oui, rien de plus beau que cet amour... et comme Carole, je n'ai pas de mots non plus plus pour le traduire...

Plein de bises