
Imaginez donc un petit village landais perdu au bord de l’océan. La mer à 50 m d’un côté, la forêt de l’autre. 10 habitants hors saison, 1500 l’été. Des bars, des restaurants, des magasins – boutiques de souvenirs – une énooorme piscine extérieure, 1 magasin de surf, 1 marché 3 fois par semaine, un syndicat d’initiative et …
un manège.
Le truc que les gosses repèrent au quart de tour.
Le truc où tu lâches 50 euros pour les voir tourner et accessoirement, attraper le pompon.
Fallait les voir, les courgettes, piaffer d’impatience pour le manège, courir loin devant en hurlant « à nous, le manège, à nous, le manège ! » alors que nous, tranquilou, main dans la main, on aurait bien voulu faire durer le temps, profiter du soleil couchant, et s’arrêter ramasser une pomme de pin.
Tu oublies.
Les courgettes ont pris de l’avance et élaborent déjà la stratégie commune pour attraper la queue du Mickey qui fait office de récompense. Enfin, c’est MM1 qui élabore la stratégie, MM2, elle, profite de l’instant, le sourire coincé jusqu’aux oreilles.
Sauf qu’un jour, à mi-parcours des vacances, MM2 s’est réveillée et a réalisé que si le gars venait chatouiller sa tête avec la queue de l’atroce souris (non, je ne suis pas Disney pour un sou, moi), et que par hasard, elle tirait dessus, elle verrait instantanément son père et sa mère se lever d’un bond de leur banc (oui, on assiste au spectacle quand même !) et hurler leur fierté même à ceux qui ne voulaient pas l’entendre.
La plus belle récompense n’étant pas, comme on aurait pu l’imaginer vu la fortune que nous y avons laissée, le tour gratuit, mais bien les étoiles dans les yeux de la petite princesse.
A partir de ce jour, les sœurs ont déployé moult énergie à affiner leur stratégie ; elles adoraient monter ensemble sur les jeux et se répartissaient les tâches. « Moi, je monte l’hélico, et toi, tu attrapes la queue ! »
A effort commun, victoire commune ! MM1 se réjouissait du succès de MM2. La réciproque n’était plus vraiment d’actualité, MM2 détestant perdre et ne comprenant pas que le monsieur ne veuille plus faire balader un autre Mickey.
Le Prince, en bon père de famille, surveillait ses ouailles avec la plus grande attention.
Mémère, en vraie BMI, noircissait les cases de son cahier de Sudoku, pour tromper et l’ennui et l’ennemi, puisque chaque queue attrapée faisait voler le crayon dans un assourdissant tollé mêlé de » hourra », de « bravo », de « super ».
Puis, on croisait le regard des autres parents et on se trouvait un peu cons, là, à féliciter nos gosses comme s’ils avaient décroché la lune ou passé leur bac à 4 ans.
Encore heureux que le ridicule ne tue pas, on ne se serait pas relevés.
4 commentaires:
Je n'ai pas d'enfants mais j'adore la manière dont tu racontes tout cela... Et puis, je me suis balladeée sur ton blog et j'y ai lu aussi un infime amour pour tes courgettes... merci de m'avoir oiuvert la porte.
Désolée de ne pas être solidaire! Nina a toujours peur des manèges donc c'est une activité qui ne fait pas partie de nos sorties!
Ce n'est pas ridicule d'encourager son enfant ;-)
génial :-D
si, on a fait pire: Papy qui court autour du manège au risque de faire une crise cardiaque mais pas de pompom à attraper.
et des souvenirs pleins la tête pour les soirées d'hiver.
Bises à tes poulettes et amitié pour les parents.
Papsy
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