A peine plus grand, face à une douleur "réelle" cette fois-ci, l'enfant est "gâté" : "viens voir, tiens, un bonbon ! Aaaaahhhhh, t'as vu, t'as plus mal, là, hein ?" alors que la morphine coule au compte goutte dans la perfusion...
L'adolescent qui doute, qui aime passionément et se retrouve finalement seul, avec pour seule compagne une terrible envie de mourir, s'entend dire que l'être aimé n'en valait certainement pas la peine, qu'une conquête de perdue en amènerait une dizaine de nouvelles... mais qui sinon lui sait quelle douleur fait pleurer son coeur, jour et nuit, des semaines durant ?
Et lorsqu'on affronte le deuil et que sous le choc, les larmes ont tant de mal à couler, on tente par tous les moyens de "distraire" celui qui souffre au lieu de partager sa peine, comme si cela ne nous regardait pas, finalement, toute cette tristesse...
Et puis, parce qu'enfin, il est temps de tourner la page, parce qu'il faut, parce qu'il existe une espèce d'horloge sociale qui rappelle qu'il est temps de retrouver le sourire et refaire "bonne figure".
Qu'il est bon, doux et libérateur d'avoir un endroit où déposer ses bagages devenus trop lourds, de s'assoir et d'enlever ses chaussures qui serrent au point de vouloir rentrer dans la chair, qu'il est bon de laisser venir l'émotion sans se sentir bête, ou simplement trop sensible, qu'il est bon de pouvoir respirer à nouveau sans sentir un bulldozer écraser sa poitrine.
Qu'il est doux, si doux de prendre MM1 dans mes bras, et de la laisser pleurer au creux de mon épaule 5 bonnes minutes, tout simplement "parce que je suis fatiguée, maman", et de constater qu'après cette libération, ma petite fille est transformée.
4 commentaires:
Je te rejoins à 100% et te remercie à travers tes prouesses littéraires, pour les métaphores plus belles les unes que les autres, pour les clichés insérés tellement évocateurs, pour ton énergie à chercher, à trouver, à t'investir et à vivre...
bisous, phil
tout à fait d'accord avec le dernier paragraphe... moi c'est plutôt l'inverse, je suis incapable (même aujourd'hui à 40 ans!) de me retenir et de cacher mes émotions... les larmes viennent sans prévenir, impossible de me cacher à moins de m'en aller et je pleure avec ceux qui pleurent et me touchent, en lisant les journaux ou des blogs, au ciné ou quand ma fille me dit "je t'aime"... je ne sais pas faire autrement... (tu me diras, parfois c'est handicapant...! mais j'assume!)
C'est vrai, on veut toujours les calmer, mais après tout...
tu as raison je crois.
Pleins de bonnes larmes à toutes, alors !
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