Personne ne nous avait mis en garde en nous expliquant que quand MM1 aurait terminé sa crise d'opposition, c'est MM2 qui entamerait la sienne et qu'une nouvelle ère allait commencer, une nouvelle crise allait naître, celle des 4 ans, crise dont je ne connais pas le nom scientifique, mais qui ressemble étrangement à une crise de la pré-adolescence.
C'est donc ça avoir des gosses.
Ne pas dormir pendant des mois, voire des années.
Survivre crise après crise, en commençant par l'opposition à 18 mois pour terminer en fanfare avec la vraie crise d'adolescence, juste avant qu'ils ne se barrent pour de bon, en claquant la porte et en gueulant "vieux cons" !
Je me suis réveillée zen, le Prince ayant assuré "la garde" cette nuit, en remballant MM2 4 fois dans son lit, après avoir essuyé moult pleurs et cris, sans aucune larme of course. Je me suis réveillée zen et résolue de gérer la journée comme une pro, dans la bonne humeur, avec la promesse de ne pas appeler le Prince à la rescousse, lui qui est parti toute la journée.
Et ben, c'est foutu de chez foutu.
Le repas concocté hier soir avait été avalé sans l'ombre d'une protestation. Ce même repas, réchauffé ce midi a provoqué la moue chez MM1 :
- Oh non, beurk, j'aime pas, c'est dégueu, on dirait du caca.
Ne pas répondre à la provocation. Surtout faire comme si de rien était. Mais c'était sans compter sur MM2, qui est passée en 15 jours du "kdfjghdkhfdjghdfhdfjh" à "ma aussi ze veu du sel" :
- Bèèèèèèèèèèkkkkkk, dégueu, pas bon, caca boudin.
Sur ce, elle repousse son assiette. Les tentatives pour la faire manger ce qu'elle aime pourtant sont restées vaines, et au lieu de collaborer un tantinet, elle fait l'andouille comme seul un enfant peut le faire.
- MM2, tu vas finir par aller au coin tu sais !
- Oh oui maman, le coin !
Et là, elle retourne son assiette, par terre. Et elle éclate de rire. Et elle recrache tout ce qu'elle mâchait depuis 10 minutes sans se résoudre à l'avaler. Elle file au coin toute seule, me laissant cet air dubitatif sur la tronche, "suis-je vraiment sur le bon chemin ?", "qu'ai-je fait pour mériter celà ?"
Les murs ont tremblé, j'en ai perdu ma voix et tout cela n'a servi à rien. La grande m'a juré qu'on ne pouvait pas vendre ses enfants, ni les enfermer dans la cave, ni leur arracher les dents et la petite se marrait en douce.
Je veux partir loin, très loin, seeeeuuuuuuuule.
Et là, à brûle-pourpoint, je me demande si la maman chinoise, la maman guatémaltèque ou la maman africaine est aussi confrontée à ces multiples crises identitaires ? Dolto, Filliozat, Gordon écrivent-ils pour tous les enfants ou pour nos enfants uniquement ?
Hein ?
Dure, la remise en question un dimanche pourtant ensoleillé...
6 commentaires:
memere,
j'aurrais pu ecrire ( mais sans ton talent, et avec des fautes) a peu pres la meme chose.
Excepté que pour moi ca ne se passe pas ( encore) a table... mais a la sieste.
papa absent 10j, j'ai cru qu'apres une premiere journee de test ( un enfer, pour moi) le reste serai cool, et que l'on profiterai a deux du dernier WE avant le retour de l'homme a la casba.
en reve, et seulement en reve.. samedi apres avoir pomis (et tenu les promesses) de confisquer 1 les voitures 2- les DVD de cars ( oui j'ai une fille...) et priver de Tele et de bricolage avec maman, le tout devant un sourire bea et un OUI maman, a faire palir un regiment; j'ai fini par céder...et j'ai essuyé une tempete digne des 40ieme rugissant 2H plus tard chez des amis.
ce dimanche... la meme, sauf que moi j'avais plus rien a confisquer ...
il est 17H, elle vient de s'endormir ds la voiture.
J'ai pas le coeur a la reveiller... je me repose aussi... et pourtant je sais que ce soir je vais le regretter.
bon, je sais que ca ne t'aide pas... mais dis toi, qu'aujourd'hui, on etait ( au moins) deux en train de galerer et d'avaler un litre de rescue ;-)
des bises a toi, et a tes courgettes ( ben si quand meme, hein)
val
Je compatis... mais ça ne me fait pas envie !
(inspire... expire... inspire... expire...)
(flashback : avec ma môman, c'était : "tu veux pas manger ? tu ne manges pas. Mais t'auras rien d'autre."
(Et j'avais rien d'autre de tout l'aprèm...) Et elle passait à autre chose. Je me souviens très bien du dépit provoqué par l'avortement de ce caprice que je préparais... Et elle ne s'occupait plus du tout de moi pendant tout le repas, arrrgghhh, j'avais bien foiré mon coup !)
et c'est rigolo je lisais le deuxième commentaire et me disais que c'était casiment ça moi aussi.... et en fait en lisant le nom de l'auteure c'est ma soeur!!!
bon moi je voulais dire que je me suis souvnet demandé aussi si mes cours de psy et de science de l'éduc étaient valables dans d'autres civilastions.... dommage j'ai pas de réponses!
j'ai l'impression de revoir Nina qui s'est bien calmée depuis avec des petites rechutes de temps en temps mais gérables...
Je pense que tous les enfants du monde sont pareils mais un enfant qui meurt de faim ou de soins n'a sûrement pas l'énergie pour en faire autant... Et un enfant qui n'a rien n'a pas trop non plus de "raisons" de criser... Mais je n'ai rien lu sur le sujet donc je m'avance peut être...
En tout cas moi le repas je n'en fais jamais une affaire. Si elle ne veut pas manger tant pis, rien d'autre à la place mais je ne la force pas, sinon c'est no future! tant qu'elle a la santé... je n'ai peut être pas raison mais tant pis!
Courage et bisous
Mon n°2 ressemble énôôôôrmément à MM2. Il rigole si je le gronde. Il rigole si on l'envoie au piquet. Il a 2 ans et demi. Je suis fa-ti-guée... Pour les repas, j'applique la méthode de la maman de Je Rêve, mais s'il n'y avait que les repas...! (soupir)
Ma n°1 a 4 ans et demi. Elle est à peu près autonome, c'est un plaisir... oui mais... elle sait à merveille exciter son frère et l'inviter à faire bêtise sur bêtise.
Et dire que j'en ai fait un 3ème (2 mois et demi) !
Faut être maso, hein ?
;-)
Bon, heureusement que pris individuellement, ils sont adorables...
Val :-))) : tu nous feras un joli scrap de ta fille, lorsque celle-ci est infecte ? Non, plus sérieusement, il y a des jours pénibles, je le sais, mais j'ai j'ai l'impression qu'ils me bouffent de l'énergie pour les 5 jours qui suivent ...
Je rêve : je ne fais pas du repas un enjeu. Ici, c'était le moment choisi, mais d'ordinaire, au bout de 3 essais, je retire l'assiette et c'est tout.
Elod' : il semblerait que tous les enfants font une crise d'opposition, mais la manière dont ils la vivent est différente.
Carole, oui, je suis consciente que cela passera et moi non plus je refuse de transformer le repas en épreuve de force. Mais devant tant de provocation, j'ai perdu mes moyens, oui.
Lola, vénérée Lola qui a osé le challenge 4,5-2,5-0,5 ! :-))) Vu que tu as 6 mois d'avance sur l'âge de mes princesses, tu vas me soutenir et me rassurer, hein ??? Dis oui, surtout !! :-))
Merci à toutes !
Enregistrer un commentaire