jeudi 11 décembre 2008

Je le jure

Si je peux vraisemblablement penser qu’un jour, je prendrai le temps d’apprendre à jouer du violon, il est un rêve, ou plutôt, une expérience que j’aimerais vivre, sur laquelle je n’ai aucune prise, malheureusement, puisqu’elle fait appel au hasard.

Non, je ne parle pas de gagner des millions à la loterie, même si, oui, ça rentre dans le cadre décrit ci-dessus. Quoique … je ne risque pas de m’en remettre au hasard, puisque je ne joue jamais à la loterie.

Plus sérieusement, j’aimerais, un jour, faire partie d’un jury de la Cour d’assises. Certainement que je dormirais mal la nuit, que je me poserais 1001 questions, si pas plus, que j’aurais le bide retourné de visualiser des pièces à conviction, des photos, du sang, d’entendre la violence, de me la représenter, mais la responsabilité d’un vote basé sur la conviction profonde d’un citoyen dans lequel la Justice a mis sa confiance ne me fait pas peur.

A l’heure où la Belgique vit un procès dont on parle dans toutes les chaumières, je suis sidérée de constater combien une femme coupable d'avoir assassiné ses 5 enfants peut être jugée et condamnée chaque jour dans ces mêmes chaumières.

Et cette femme, qui porte le masque de l'anonymat aussi bien que je le porte, se transforme en une bête féroce qui de ses propres et blanches mains a commis un quintuple infanticide, de manière extrêmement violente.

Que des dizaines d'experts se soient penchés sur son dossier, l'aient interrogée, aient tenté de comprendre l'étau dans lequel elle se trouvait n'a que peu d'importance aux yeux de la vindicte populaire : elle a tué ses 5 enfants.

Une vie n'est pas une vie. La vie d'une petite vieille vaut moins que la vie d'un enfant, si l'on en croit l'intérêt du Belge moyen. Et la justice est pourrie, cette justice qui relaxe des assassins au bout de quelques années d'enfermement, et qui s'acharne sur d'autres. Aucune mesure.

J'aimerais un jour participer à un procès d'assises, parce que je me vois sans cesse marcher sur ce fil d'équilibriste, prenant mon équilibre, un coup à droite, un coup à gauche, dans la nuance, dans l'empathie, dans la raison, et dans le cœur. J'aimerais vivre cette expérience parce que je suis convaincue, mais profondément convaincue, que chaque homme, chaque femme, quelque soit le crime commis, doit pouvoir avoir ce temps, ce lieu, cette occasion de d'expliquer aux autres hommes, aux autres femmes, son geste, et d'éclairer les zones d'ombre de l'être humain, au plus profond de ses tripes, là où il se retranche parfois.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Contrairement à toi je n'aimerais pas que ça m'arrive... et même si je réussis à comprendre les méandres d'un être humain je ne suis pas sûre de l'accepter...
L'affaire m'avait bouleversée à l'époque...