mercredi 12 mai 2010

Réflexions de comptoir

Avez-vous déjà mis les pieds dans un magasin bio ?

Parce qu'ici, ils se ressemblent tous et la tendance est de développer des endroits de plus en plus spacieux et dans lesquels on trouve un peu de tout, ce qui finalement en fait des mini-supermarchés (même si ces mots accolés sont antinomiques !)

Je me rends toutes les semaines au supermarché, et toutes les semaines au magasin bio. La principale différence - hormis le type d'alimentation - c'est ... les gens, les clients.

Au supermarché "classique", surtout le samedi, ça grouille de gens pressés, qui font tomber les articles dans leurs caddies à la vitesse de l'éclair, tout en rayant d'un trait un mot sur une liste et en rattrapant des gosses infernaux qui ont déjà ouvert le paquet de bonbons en douce (pas trop les miens mais ceux des autres parfois oui :-).

Au magasin bio, on entend si bien la musique zen qui passe qu'on se met instinctivement à parler plus bas, pour pas déranger. Même les enfants sont zen (hum, pas trop les miens, mais ceux des autres souvent oui :-), et se mettent à poser des questions intelligentes "c'est quoi ce truc bizarre làààà ?" au lieu de déballer des chocolats. Y'a plus de course au magasin bio, on prend son temps, on lit les étiquettes, on imagine des recettes et on essaye d'innover, de créer de nouvelles habitudes, de repenser certains modes de fonctionnement.

Et du coup, au magasin bio, tout prend du temps, surtout quand la vendeuse joue l'apothicaire au rayon compléments alimentaires, la chef-coq au rayon céréales, la psy au rayon bien-être.

Et là où la vendeuse du supermarché n'a ni le temps, ni souvent le droit d'entamer la conversation avec le client, la vendeuse du magasin bio s'en donne à coeur joie. Et de l'écouter disserter avec un vieux monsieur sur le rythme que nous, parents, imposons à nos tout petits dès leur naissance en ponctuant leur vie de "grouille toi", "viiite", "je vais / tu vas être en retard" a résonné en moi comme un grondement sourd et puissant.

J'étais là, à attendre mon tour pour payer, et commençais à m'impatienter, alors que j'avais le temps, que les filles étaient sages et que le soleil brillait.
Je suis à 1000 lieues de lâcher prise, sans cesse rattrapée par le quotidien, la course effrénée vers "tout faire", "tout finir", "tout régler" en ayant cette intime conviction de faire "au mieux", "avec les moyens du bord", "sans culpabiliser".
Hum... Si je lâchais prise, que se passerait-il ?

2 commentaires:

Dnadryad a dit…

Essaye, donc...

Carole a dit…

Je ne vais jamais au magasin bio, c'est trop cher mais je vais dans les rayons bios des supermarchés! et ça va, c'est pas aussi agité que ça...
quand on lâche prise le plus difficile c'est de s'y remettre!