mercredi 7 novembre 2007

Cendrillon retrouve Blanche-Neige

Enfin, je me suis décidée à prendre des nouvelles de mon amie Blanche-Neige. Plusieurs fois, je m'étais rendue voir le Miroir dans le château où elle habitait mais je ne l'y avais pas trouvée.

Son portable était coupé, bien sûr et j'ai donc opté pour le fixe. Je suis tombée sur son Prince, qui m'a raconté, un peu honteusement d'ailleurs, qu'elle était partie, qu'elle l'avait quitté pour aller il ne savait où, ce qui le torturait et tout et tout.

En raccrochant, non sans avoir promis au Prince de le rappeler à la moindre nouvelle de sa douce, j'avais une petite idée où la trouver. Je posai donc une journée de congé et me dirigeai vers la forêt, vers cette maison où je m'étais déjà rendue, une fois auparavant.

Toc, Toc, Toc...

- "Cendrillon ? Mais que fais-tu ici ?" me dit-elle en ouvrant la porte.
- "et toi ? ce qu'il se passe est si grave pour que tu te taises et disparaisses ?" lui répondis-je en souriant.

On a pris le thé et mangé un bout de chocolat, on s'est assises par terre, et on a bu dans des casseroles, parce que tout est minuscule dans la cachette de Blanche-Neige. Elle a fini par me raconter les motifs de sa fuite, son exaspération du quotidien, mais surtout, cette peur viscérale de voir ses enfants grandir, ce besoin de sentir la vie en elle et de garder un minuscule bébé contre son coeur pour se sentir mère, totalement utile et dévouée à son enfant. Elle m'a confié l'incompréhension de son Prince qui n'attendait que de voir ses ouailles grandir afin de partager des activités vraies et prenantes. Elle a déposé au creux de mes oreilles son sentiment de grande solitude et parce que ses enfants n'avaient plus besoin d'elle pour s'endormir.

J'ai été très peinée de voir à quel point son désarroi était grand et de constater que je n'allais pas être très efficace dans l'aide que j'aurais aimé lui apporter, parce que je me ravis, chaque jour qui passe, davantage de voir des sourires se dessiner sur le visage de ces tout petits, ensuite des rires, de constater qu'ils communiquent avant même de dire un seul mot, de les voir répéter, nous imiter, acquérir leur autonomie motrice, de rire de leur humour, de leurs déductions, de savourer leurs câlins gratuits (et de savourer aussi ceux qui cachent une demande particulière), de les voir apprendre, jouer, construire, parler, chanter ...

Si le tout petit bébé que je gardais contre mon coeur m'émouvait, l'enfant que je vois grandir m'émeut tout autant, sinon davantage.

Mais on est mère chacune à sa manière, et en cela, je n'étais d'aucune aide à Blanche-Neige. Mon ressenti n'allait certainement pas l'aider, et ce vide intersidéral qu'elle ressent au plus profond de ses tripes, je ne le ressens pas.

Blanche-Neige avait préparé un délicieux gâteau pour ses copains les nains, au bout de quelques heures de papotte et de larmes versées, on s'est rendu compte que du festin, il ne restait plus une miette.

Cendrillon repartit le ventre plein.
Blanche-Neige, le coeur moins lourd, avait compensé son chagrin.
Et les nains n'en surent rien.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Soupirs... et yeux humides!

Anonyme a dit…

J'ai été Blanche-Neige, me voilà Cendrillon...
Un jour, le "train", comme je l'appelle, passera pour Blanche-Neige aussi. Ou alors, il ne lui reste plus qu'à attendre d'être grand-mère...
"la plus gentille des mamans"
(si, c'est Fils Cadet qui l'a dit!)

Anonyme a dit…

"Si le tout petit bébé que je gardais contre mon coeur m'émouvait, l'enfant que je vois grandir m'émeut tout autant, sinon davantage"
oh comme c'est vrai! même si je suis souvent nostalgique de la veille, du mois dernier, nostalgique de tous les moments où elle change, où elle dis des nouveaux mots, où elle fait un truc nouveau... mais chaque jour elle m'en "donne" pour que j'oublie cette nostalgie!

Mémère Cendrillon a dit…

Elastigirl, un jour, tu tiendras la chair de ta chair dans tes bras, tu seras grand-mère, tu profiteras autrement. Et tu découvriras les joies d'avoir une belle-fille et un gendre aussi ! Que d'aventures en perspective !!

Anonyme, Fils Cadet dit toujours la vérité qd il parle comme ça !!! Oui, un jour, Blanche-Neige fermera elle aussi, le livre de la maternité.

Carole, le nostalgie peut rester, hein, avec les souvenirs, les photos et les nuits blanches, mais demain, demain, demain, c'est que du bonheur aussi !!!

Bises à toutes